28.2.11

La mer est en tempête, les fidèles en colère /
Les slogans sont violents, le vent secoue rudement /
«Le sang des martyrs ne sera pas versé en vain» scande la foule / Le prêche du mollah est rageur /
Le nouveau conseil municipal prend en main la ville / On doit tout établir soi-même, ce n’est pas facile / On doit s'occuper du ravitaillement, de la sécurité, des hôpitaux / On ne manque ni de nourriture ni d’essence /
Un comité militaire tente de reconstituer un embryon d’armée / On a des armes pour combattre, mais aucune munition /
On est soumis à l’absence de communications, on ne peut pas se parler d’une ville à l’autre ou appeler l’étranger / On essaie de se coordonner mais on ne peut compter que sur les SMS /
On réfléchit à la mise en place d’un gouvernement provisoire / On aspire à un pays démocratique, civil, régi par un système constitutionnel /
La pluie est glaciale / Des pancartes insistent sur l’unité du pays /
On perçoit dans la scansion des fidèles une grande fierté d’avoir été le coeur de la révolution /
On se rendra pas /
On vaincra ou on mourra

25.2.11

On livre un discours halluciné par téléphone, on affirme que les manifestants prennent de la drogue distribuée par des agents de l'étranger /
On est des jeunes fous, on cherche à fermer les commerces, à barrer les routes /
On martèle / On manipule des enfants / On exhorte / On jure de réprimer dans le sang les protestataires /
On est de plus en plus isolé, on est confronté à une région qui échappe à tout contrôle /
On accuse Al-Qaida d'être derrière le soulèvement populaire, on appuie fortement sur l'idée d'une manipulation /
On tente de convaincre le peuple, on peut hausser les salaires, dit-on /
On n'a pas le pouvoir de faire des lois ou de faire appliquer la loi, dit-on encore /
On se protège d'un gilet pare-balles porté sous ses vêtements /

19.2.11

25 rue de la grange aux loups
il trouve la fin sentimentale