2.3.11

On sautille gaiement sur la place principale de la ville / On accueille un groupe de journalistes étrangers invités à assister au départ d'un « convoi humanitaire » / On lance des youyous dans la foule /
On dit que les terroristes de l'est sèment la terreur auprès de la population, que c'est à cause des étrangers qui lui ont donné de la drogue pour qu'elle se soulève / On dit que ce sont des actes isolés, que le pays se porte bien / On veut désormais prouver qu'on l'aime, notre colonel, dit-on encore /
On vit des jours relativement tranquilles / On rouvre les rideaux de fer des boutiques du souk / On maintient ouvertes les écoles et les universités / On accepte les réservations d'hommes d'affaires dans les hôtels /
On affiche une volonté de maintien de l'ordre / On fait tenir de nombreux postes de contrôle, ici et là, par des miliciens armés / On fouille régulièrement les voitures

Mais on voit ici un graffiti mural antirégime, on voit là un portrait du leader perforé par de probables jets de pierres /
Mais on voit partout des montagnes de poubelles s'empiler le long des avenues /
Mais on sent palpable l'anormalité de la situation /



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